Quelques mots du Québec …

REVENIR

Hendaye… Arrivée de la Transpyrenea dans l’Atlantique. Une quête intérieure. Une recherche du guerrier de la paix beaucoup plus que du succès… Peut-être cause de ce dernier?- Plus de 925 km de haute montagne en 15 jours et demi. Au delà des 130 000 mètres de dénivelé… Presque 3 fois le TOR des Géants mais en plus en autonomie avec un sac de 10kg + (la plupart des participants étaient des finishers du TOR).- Cyril Fondeville, un organisateur et visionnaire qui a réussit la tâche colossale de relier sous forme de raid tout le GR10 des Pyrénées. 4 départements, plus de 100 communes! Les gens y ont trouvés ce qu’ils y ont apportés, reste en paix le travail est accompli mon ami, il faut le bonifier et le faire grandir. Tout mon respect pour ton œuvre.- Des bénévoles qui ont été une famille pour nous sur tout les check point et les bases de vies du parcours, vous avez toute mon admiration et ma gratitude, sans vous ça l’aurait pas fait! Vos attentions a nos besoins et votre aide furent sans pareil. Des liens et amitiés extra ordinaires furent développés.- Une équipe militaire suédoise « viking » de support technique très humaine. Sans mots!- Une gratitude sans bornes pour ceux et celles qui ont participés à la réalisation de ce projet qui n’était pas l’œuvre d’un seul homme… Martin , Emmanuelle, Antoine, Benoît et France, Anne Perron, Alexandre, Brigitte, et tout les autres.- Un merci sincère aux gens qui ont données pour la levée de fonds du Défi Everest, ce fut porteur sur les km.- Un coup de cœur à ma famille et mon fils Maël pour les encouragements et les sacrifices.- Aux ami(e)s et à tout ceux et celles qui ont eu des pensées et encouragents, ce fut ressentit dans les heures sombres. Merci!- Des rencontres inoubliables avec des femmes et des hommes animés d’une volonté indomptable. Mon cœur est a jamais touché et gravé: Charlie (qui a fait tout les grands ultras du monde et aux conseils judicieux), Karine (championne de France et ex championne du monde de vélo de montagne et raid, je n’ai jamais vue autant de volonté positive dans une femme), Denis (nouvel ami et directeur de la Diagonale des Fous depuis 23 ans; un homme à connaître), Dominique, Andre, Geraldine, Sylvain, Roberto, Jonas, Didier … Des gens de tout pays et toutes langues en union. De grandes rencontres, discussions, parcours et difficultés vécus ensemble. – S’apercevoir que l’on ignorait tout des courses en étapes et avoir eu la chance d’apprendre des plus grands autant que de tout les participants.- Du temps pris avec passion chaque jour pour traiter les blessures et bobos des participants. Donner et recevoir de l’aide. Plusieurs ont terminés…- Des paysages aux beautés sans pareils qui se modifiaient au fur et a mesure des centaines de kilomètres.- Des joies, peines, fatigues, souffrances et moments de grâces au delà de réel souvent dans la même journée. Une existence passait à chaque jour.- Dormir moins de 55h -60h en 16 jours…- Des avancés sans relâche de 18 à 32 heures de suites sans répits. Un soleil qui se lève deux fois de suite sur son visage au rythme de température entre 5 et 45 degrés sous la chaleur, la canicule, le vent, le brouillard, les passages au dessus des nuages, la pluie, la grêle… – Le corps fracasser par l’effort et les blessures, l’esprit broyer dans la souffrance, il ne resta bien vite que l’Essentiel de la venu et du pourquoi. Une longue méditation au rythme du souffle, de l’attention au terrain et du corps. Le reste s’est tue.- L’Homme qui peut tout accomplir, qui est surtout beau et sans limites dans sa plus grande mesure.- Moments précieux, jour et nuit, avancer avec plusieurs êtres chères au cœur pour cheminer en pensées avec eux sur tout les plans.- S’endormir fréquemment en marchant sur des km et se réveiller « plus loin », tombant en bas de ses bâtons.- Apprendre a « dormir » à tour de rôle en s’accrochant au sac de celui devant soi, trop épuiser pour avancer mais ne pouvant s’arrêter sur le raid.- Accepter sans peine que chacun à fait son raid et que quelques-uns ont trichés (utilisation de véhicule, sac trop léger, ravito et aide extérieure, utilisation de raccourcis,…). Ce n’est tellement pas grave, chacun apportera avec lui son souvenir pour sa vie et le classement final ne veut rien dire.- Des infections, insolations, coup de soleil, déséquilibres électrolytiques majeurs, irritations, tendinites, bursites, entorses, hallucinations multiples, intoxications… Et à la fin 48h de vomissements et diarrhées à chaque 3 à 5 km sur 120 km… Arrêter? Abandonner? – Chercher la limite…- Se répéter des mentras comme le mot de mon fils: « bonne course papa je t’aime Maël » durant des heures. Suivre des souliers mauves… Se dire que « c’est juste un peu plus loin » des millions de fois.- Affronter la nuit sur un col à plus de 2000 mètres sous la pluie, le brouillard et des vents de 90 km/h. Le tout à la limite de l’épuisement et de l’hypothermie mais en paix. Être sauvé par un ami qui passa par là 4h plus tard. Inspirer de nouveau pour la première fois, ne jamais plus craindre la mort.- Perdre un autre 15 a 20 livres sous l’effort.- Des pieds qui sont les plus beaux du lot à l’extérieur: une micro ampoule. Plusieurs en ont pour des semaines voir des mois avant de fonctionner normalement. Mes structures sont cependant pleines de micros fractures et déchirures, c’est normal.- Devoir intervenir pour arrêter les gens de force parfois et les évacuer car eux auraient continués… Que de courage et de folie humaine.- Des histoires drôle comme de se faire « chier dessus a bout portant » par une vache la nuit à 2 200 mètres dans un défilé et rien pour se laver. Se baigner nu dans une source quand des randonneurs arrive pour prendre de l’eau… Sortir sans parler et se dire qu’ils ne te connaissent pas avant de voir ton sac sur la roche avec le dossard bien en vue dessus : « Yvan L’Heureux – Canada ». Plus tard on prendra le temps de faire une rubrique cocasse.- Ce raid fait, les gens y ont trouvés ce qu’il ont apportés au départ. Plusieurs sont amers et peu ont terminés… Était-ce si important vue l’ampleur de la tâche? Je ne crois pas. Chaque participants (n’y voyant aucun compétiteur) est un grand gagnant peu importe les km parcourus. Les conditions météo étaient contre tous.- Reste en moi le Grand Essentiel du départ avec plus de souplesse, de simplicité et de profondeur.- Le « pourquoi » du départ à tenu bon à toute épreuve pour s’épurer et grandir, se préciser… La quête est complète.- Comprendre, vivre en l’âme que la vie offre tant et demande peu. Que nous avons tout mais voulons toujours plus, pourquoi? Que partager est l’acte du bonheur. Que son prochain c’est soi-même. Que les grandes choses ne s’achètent pas.- Nous avons besoin de si peu pour être heureux et que la famille, les amis, les rencontres et voyages sont au coeur de l’Essentiel avec notre travail qui doit nous passionner.- La vie est souple, ample et belle. Il faut prendre le temps, la qualité ainsi que le moment présent pour la cueillir et surtout l’entretenir au quotidien. – La souffrance et la douleur (désirées ou non) sont des professeurs… On doit retenir les leçons et non la misère.- Comprendre que l’égo doit œuvrer sous le signe de la compassion pour nous aider a discerner positivement notre milieu et nos pensées.- Apprendre que nourrir, actualiser et grandir ses valeurs humaines à chaque jour est un devoir.- Éprouver de la gratitude et de l’amour envers toute chose et tout être.- Graver au fond de son être que dans la vie, avec les bonnes valeurs, un Essentiel conscient et une grande volonté rien n’est impossible a tout homme et femme… Et que même un pas à la fois, c’est souvent « Juste un peu plus loin ».- Rentrer chez soi au prêt de ceux que l’on aime sans oublier ceux que l’on quitte.- Être discret et en repos plusieurs jours…Merci encore de votre support et encouragements, ce fut porteur au delà des mots.
PAX
Par Yvan L’heureux , participant 2016 et 2023

Pax